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C’est toujours en raison des changements…

Bekker, p. 1009 ; Brandis, p. 78 :

Ὅσσον ἀλλοῖοι μετέφυν, τόσον ἄρ σφισιν αἰεί
Καὶ τὸ φρονεῖν ἀλλοῖα παρίστατο.

Les manuscrite portent : Ὅσον ἀλλοίοις μετέφην, τόσσον… παρίσταται. La correction ὅσσον est incomplète : il faut ajouter κ’ ou γ’, ut legibus consulatur, comme dit Sturtz. Du reste ou peut maintenir ὅσον ; ce sera un vers qui n’est pas cité tout entier, et auquel manque la première syllabe. Τόσον était forcé pour τόσσον. Ἀλλοίοις μετέφην, ne s’entend pas. La plupart des éditeurs lisent μετέην avec ἀλλοίοις, et dans ce cas le sens est le même qu’avec la correction de Brandis et de Bekker. Παρίσταται au lieu de παρίστατο est sans importance.

Sturtz, p. 493 sqq., fait, à propos de ces deux vers, des observations analogues à celles qu’il a présentées sur le précédent : rapprochés par Aristote et dans la Métaphysique et dans la De anima, ils se trouvaient naturellement tous les trois dans les mêmes conditions. Voici l’explication proposée par Sturtz : « Quatenus quiscum aliis hominibus versatur, vel res alias agit, hactenus cuique semper evenit, ut aliter sentiat, hoc est, hominum sententia mutatur pro conversationis vel negotiorum diversitate. » P. 500.

Ici, Sturtz perd plus encore que tout à l’heure le sentiment des doctrines qu’il a exposées lui-même. Le mot ἀλλοῖος a une signification si bien déterminée dans la philosophie ancienne, qu’on ne comprend pas qu’il ait pu lui faire signifier le commerce des hommes entre eux. Si l’on admet d’ailleurs la correction que Sturtz propose un peu plus loin : ἄλλος τις μετ., que devient alors la concordance si naturelle de ἀλλοίοις ou ἀλλοῖοι et de ἀλλοῖα ? Et, dans ce cas, la difficulté reste encore tout entière, sinon pour ἄλλος τις, au moins pour ἀλλοῖα. Comment ἀλλοῖα peut-il désigner le commerce ; de la sociétés et les rapports des hommes entre eux ?