Page 28. … et ce qu’on peut inférer des systèmes des premiers philosophes relativement aux principes. Bekker, p. 987 ; Brandis, p. 19 : …παρὰ τῶν συνηδρευκότων ἤδη τῷ λόγῳ σοφῶν τοσαῦτα παρειλήφαμεν.
Nous avons suivi le premier des deux sens que propose Alexandre d’Aphrodisée : « Qui huic sermoni incubuere ; id est, qui indagaverunt et quæesivere de his quæ loquimur, vel qui incubuere sermoni horum sapientum, de quibus mentionem fecimus. » Sepulv. p. 17. Voyez aussi Schol. p. 545. C’est évidemment le sens le plus naturel, et surtout le plus clair. Que signifierait en effet, sermoni horum sapientum, τῷ λόγῳ σοφῶν, à cet endroit de la Métaphysique ? Aristote n’a certes pas travaillé sur des ouvrages de seconde main ; Aristote est le premier père de l’histoire de la philosophie. Quant à τῷ λόγῳ, quelque vague que soit par elle-même cette expression, n’est-elle pas suffisamment déterminée par ce qui suit : τοσαῦτα παρειλ. ? Ces derniers mots n’indiquent-ils pas la discussion relative aux principes ?
Page 30… sinon, un être unique serait plusieurs êtres, et c’est-là la conséquence du système pythagoricien. Bekker, p. 987 : Brandis, p. 19 : Εἰ δὲ μὴ, πολλὰ τὸ ἓν ἔσται, ὃ κἀκείνοις συνέϐαινεν.
Nous n’avons pas entendu par τὸ ἕν, l’unité proprement dite, l’αὐτὸ τὸ ἕν dont il a été question plus haut. La proposition serait vraie, sans doute, en parlant des Pythagoriciens ; mais elle ne résulte pas de ce qui précède. Tout ce qu’il est permis de conclure de l’identité du double et du nombre deux, c’est que la même définition conviendrait à plusieurs objets, qu’un être unique serait plusieurs êtres. C’est le sens qu’a suivi Hengstenberg : Sonst würde das eine ein vielfaches seyn. (Arist. Metaphysik, p. 15) ; expressions qu’on pourrait rendre ainsi en latin : Foret enim, quod unum quid est, multiplex quid· C’est le sens indiqué par Alexandre d’Aphrodisée, Schol.