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et à laquelle tous se sont rangés) ; mais même que dans la nature tout autre changement quelconque est impossible. Bekker, p. 984 : …καὶ τὴν φύσιν ὅλην οὐ μόνον κατὰ γένεσιν καὶ φθορὰν (τοῦτο μὲν γὰρ ἀρχαῖόν τε καὶ πάντες ὡμολόγησαν) ἀλλὰ καὶ κατὰ τὴν ἄλλην μεταϐολὴν πᾶσαν.

Brandis, p. 12, supprime toute la parenthèse τοῦτο μὲν γάρ… ainsi que ἀλλά qui commence le membre de phrase suivant. Pourquoi ce retranchement ? Il n’est autorisé par aucun manuscrit ; sans cela, Bekker se serait conformé, comme il fait ailleurs, au texte de Brandis. Serait-ce qu’on ne trouve pas ces mots dans les anciens commentateurs ? Il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’ils eussent négligé une parenthèse, un simple rappel du passé. Mais il y a mieux ; Asclépius nous donne, en l’expliquant, la parenthèse tout entière, et même ἀλλά. Schol. in Arist. p. 535 : …οὐ μόνον κατὰ γένεσιν καὶ φθορὰν (τοῦτο μὲν γὰρ ἀρχαῖόν τε, καὶ πάντες ὡμολόγησαν τὸ εἶναι ἀμετάϐλητον τὴν ὕλην) ἀλλὰ καὶ κ. τ. ἄ. μ. π. D’ailleurs la proposition est d’une vérité incontestable ; il n’est pas un philosophe qui, admettant l’existence de la réalité, n’ait admis aussi la persistance du fond commun de tous les êtres, de la nature. Aristote devait donc faire observer que ce n’était pas de cela, de cette opinion commune à tous qu’il s’agissait ; que les partisans de l’unité allaient bien autrement loin ; qu’ils avaient suivi jusqu’au bout les conséquences de leur principe.

Page 24. Et si quelque chose manquait, ils employaient tous les moyens pour que le système présentât un ensemble complet. Bekker, p. 986 ; Brandis, p. 16 : Κἂν εἴ τί που διέλειπε, προσεγλίχοντο τοῦ συνειρομένην πᾶσαν αὐτοῖς εἶναι τὴν πραγματείαν.

L’ancien texte présente quelques différences avec celui de Brandis et de Bekker ; mais elles sont sans importance pour le sens de la phrase. Nous devons dire un mot sur προσεγλίχοντο.