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aristotélique, a parfaitement démontré le contraire. Le lecteur verra avec plaisir cet excellent morceau.

« Pour compléter la théorie des quatre principes, il nous reste à les considérer dans leurs divers rapports. Aristote en a-t-il fait quatre principes d’une nature différente ? ou bien, tout en les posant comme distincts, n’a-t-il pas reconnu entre eux une certaine identité de nature qui en permette la réduction ? D’abord, partout Aristote identifie la forme et le but. La forme, dit-il quelque part, n’est que le but auquel tend le principe moteur. Que signifie d’ailleurs ἐντελεχεία ? le principe final (τέλος) réalisé par le mouvement dans la matière, et devenant la forme. Quelque part Aristote soutient que la forme de la maison n’est pas l’amas de pierres dont elle est construite, mais seulement la propriété de mettre à couvert les personnes et les choses. Ici donc il confond la forme avec le but. On sait d’ailleurs qu’Aristote, dans sa critique du système platonicien, s’attaquait surtout à l’existence substantielle des idées. L’idée, disait-il, n’est que le but que se propose un agent. Or, le but n’existe point à part de l’agent. Ainsi l’idée de la maison n’est point une existence idéale, existant à part des objets ; elle existe seulement dans la pensée de l’architecte. Après cette critique, Aristote ne pouvait se contredire au point de poser son principe formel comme une entité réelle et séparée du moteur. Or, le principe formel résidant dans le moteur n’est autre que le principe final. Ces passages et beaucoup d’autres démontrent que dans la pensée d’Aristote le principe formel n’a pas une autre nature que le principe final. Tout ce qui les distingue, c’est une différence de position. Le même principe retient le nom de but, quand il réside dans le moteur ; il devient la forme quand il a été déposé par le mouvement dans la matière. La forme n’est donc qu’une simple modification du principe final.

« Maintenant, le principe final n’existe pas substantiellement et en dehors de tout autre principe. Il réside comme fin dans un moteur, comme forme dans une matière quelconque ; il n’existe point ailleurs. La substance du principe final