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s’applique aux choses que l’on appellerait tout, en les considérant comme unité ; si on les considère comme divisées, on leur applique le pluriel : tout ce nombre, toutes ces monades.

XXVII.

Tronqué[1] se dit des quantités, mais non point de toutes au hasard ; il faut, non seulement qu’elles puissent être divisées, mais encore qu’elles forment un ensemble : le nombre deux n’est pas tronqué si l’on retranche une des deux unités, car la partie enlevée par mutilation n’est jamais égale à ce qui reste de l’objet. Il en est de même de tous les nombres. Pour qu’il y ait mutilation, il faut que l’essence persiste : quand une coupe est mutilée, c’est encore une coupe. Or, le nombre, après le retranchement, ne reste pas le même. Il ne suffit pas toutefois, pour qu’il y ait mutilation, que les parties de l’objet soient différentes. Il y a des nombres dont les parties différent : ces parties peuvent être deux et trois. En général, il n’y a pas de mutilation pour les choses dans lesquelles l’arrangement des parties est indifférent, telles que le feu et l’eau ; il faut, pour qu’il y ait mutilation, que l’arrangement des parties tienne à l’essence même de l’objet.


  1. Κολοϐόν.