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principe la mesure du nombre. De sorte que l’on peut dire que toutes ces relations sont des relations numériques, mais non point de la même espèce que les précédentes. Les relations de ce qui est actif à ce qui est passif sont des relations, soit des pouvoirs actif et passif, soit des actes de ces pouvoirs. Ainsi il y a relation de ce qui peut échauffer à ce qui a la possibilité de s’échauffer parce qu’il y a puissance. Il y a aussi relation de ce qui échauffe à ce qui est échauffé, de ce qui coupe à ce qui est coupé, mais relation d’êtres en acte. Pour les relations numériques au contraire, il n’y a point acte, à moins qu’on n’entende par là ces propriétés dont nous avons parlé ailleurs ; l’acte considéré comme mouvement ne s’y rencontre pas.

Quant aux relations de puissance, il y a d’abord celles qui sont déterminées par le temps : ce sont les relations de ce qui a fait à ce qui est fait, de ce qui doit faire à ce qui doit être fait. C’est en ce sens que le père est dit père de son fils : l’un a fait, l’autre a subi l’action. Il y a enfin des choses qui sont dites relatives comme étant des privations de puissance ; ainsi l’impossible, et toutes les choses du même genre, l’invisible par exemple.

Ce qui est relatif numériquement ou en puissance est relatif à ce titre qu’on le rapporte à autre chose, et non pas autre chose à lui. Ce qui est commensurable, scientifique, intelligible, est appelé relatif, au contraire, parce qu’on lui rapporte autre chose. Dire qu’une chose est intelligible, c’est dire qu’il peut y avoir intelligence de cette chose ; or, l’intelligence