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s’appelle longueur ; dans deux sens, largeur, et dans trois, profondeur. Une pluralité finie, c’est le nombre ; une longueur finie, c’est la ligne. Ce qui a largeur déterminée, est un plan ; profondeur déterminée, un corps. Enfin, certaines choses sont des quantités par elles-mêmes, d’autres accidentellement. Ainsi, la ligne est par elle-même une quantité ; le musicien n’en est une qu’accidentellement.

Des choses qui sont quantités par elles-mêmes, les unes le sont par leur essence, la ligne par exemple, car la quantité entre dans la définition de la ligne ; d’autres ne le sont que comme des modes, des états de la quantité : ainsi, le beaucoup et le peu, le long et le court, le large et l’étroit, le profond et son contraire, le lourd et le léger, et les choses de ce genre. Le grand et le petit, le plus grand et le moindre, considérés, soit en eux-mêmes, soit dans leurs rapports, sont aussi des modes essentiels de la quantité. Ces noms cependant sont quelquefois appliqués par métaphore à d’autres objets. Quantité, pris accidentellement, s’entend, comme nous l’avons dit, du musicien, du blanc, en tant qu’ils se trouvent dans des êtres qui ont quantité. Le mouvement, le temps, sont appelés quantités dans un autre sens. On dit qu’ils ont une quantité, qu’ils sont continus, à cause de la divisibilité des êtres dont ils sont des modifications ; divisibilité, non point de l’être en mouvement, mais de l’être auquel s’est appliqué le mouvement. C’est parce que cet être a quantité, qu’il y a quantité aussi pour le mouvement ; et le temps n’est une quantité que parce que le mouvement en est une.