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puissance est opposée une impuissance particulière et à la puissance simplement motrice, et à celle qui produit le bien. Impuissant[1] s’entend d’abord de l’impuissance de ce genre ; il se prend encore dans un autre sens. Il s’agit du Possible, et de l’Impossible[2]. L’impossible, c’est ce dont le contraire est nécessairement vrai. Ainsi, il est impossible que le rapport de la diagonale au côté du carré soit commensurable, car il est faux qu’il le soit : non seulement le contraire est vrai, mais il est nécessaire que ce rapport soit incommensurable, et, par conséquent, non seulement il est faux que le rapport en question soit commensurable, mais cela est nécessairement faux. L’opposé de l’impossible, le possible est ce dont le contraire n’est pas nécessairement faux. Ainsi, il est possible que l’homme soit assis ; car il n’est pas nécessairement faux qu’il ne soit pas assis. Possible, dans un sens, signifie donc, comme nous venons de le dire, ce qui n’est pas nécessairement faux ; dans un autre sens, c’est ce qui est vrai, ou bien encore ce qui peut être vrai.

Ce n’est que par métaphore qu’on se sert du mot puissance dans la Géométrie[3] ; la puissance, dans ce cas, n’est pas un pouvoir réel. Mais toutes les acceptions de puissance en tant que pouvoir, se rapportent


  1. Ἀδύνατον
  2. Les mots δυνατόν, ἀδύνατον, signifient également puissant et impuissant, possible et impossible.
  3. Première, seconde, troisième puissance, expressions équivalentes à celles de ligne, carré, cube. Dans la Géométrie, il n’y a que trois puissances ; dans l’Arithmétique, il y en a un nombre infini.