Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/342

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tout ce qui est antérieur et postérieur rentre, sous quelque point de vue, dans ces exemples. En effet, sous le rapport de la production, il est possible que certaines choses existent sans les autres : ainsi le tout sera antérieur aux parties ; sous le rapport de la destruction au contraire, la partie sera antérieure au tout. De même pour les autres cas.

XII.

Pouvoir ou Puissance[1] s’entend du principe du mouvement ou du changement placé dans un autre être, ou dans le même être, mais en tant qu’autre. Ainsi, le pouvoir de bâtir ne se trouve point dans ce qui est bâti ; le pouvoir de guérir, au contraire, peut se trouver dans l’être qui est guéri, mais non pas en tant que guéri. Pouvoir s’entend donc, soit du principe du mouvement ou du changement placé dans un autre être, ou dans le même être en tant qu’autre ; soit encore de la faculté d’être changé, mis en mouvement par autre chose, ou par soi-même en tant qu’autre : dans ce sens, c’est le pouvoir d’être modifié dans l’être qui est modifié. Ainsi, quelquefois nous disons qu’une chose a le pouvoir d’être modifiée quand elle peut éprouver une modification quelconque ; quelquefois, aussi quand elle ne peut pas éprouver toute espèce de modifications,


  1. Δύναμις. Pour les développements, voyez le livre IX, ch. 1 et suiv,