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doctrine, est une substance ; car, le nombre anéanti, il n’y a plus rien, et c’est lui qui détermine toutes choses. Enfin, le caractère propre de chaque être[1], caractère dont la notion est la définition de l’être, est l’essence de l’objet, sa substance même.

Il s’ensuit que le mot de substance a deux acceptions : il désigne, ou bien le dernier sujet, celui qui n’est plus l’attribut d’aucun autre, ou bien l’être déterminé, mais indépendant du sujet, c’est-à-dire la forme et la figure de chaque être.

IX.

Identité[2]. Il y a d’abord l’identité accidentelle ; ainsi, il y a identité entre le blanc et le musicien, parce qu’ils sont les accidents du même être ; entre l’homme et le musicien, parce que l’un est l’accident de l’autre. C’est parce que le musicien est l’accident de l’homme, qu’on dit : Homme musicien. Cette expression est identique à chacune des deux autres, et chacune d’elles à celle-ci, puisque, pour nous, homme et musicien sont la même chose qu’homme musicien, et réciproquement. Aussi n’y a-t-il dans toutes ces identités aucun caractère universel. Il n’est pas vrai de


  1. Τὸ τί ἦν εἶναι. Nous aurions pu remarquer déjà plusieurs fois que cette expression n’était pas complètement synonyme de οὐσία dans la langue d’Aristote. Ce qui précède en est une preuve frappante.
  2. Ταὐτά.