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correspondent toujours ceux de la connaissance, la science spéculative par excellence, c’est la science des premières causes, des premiers principes. Or, c’est-là la Philosophie elle-même, la Science de la vérité, la Science de l’être, la Théologie, car tels sont les noms qu’Aristote donne successivement à ce que nous appelons la Métaphysique.

Après avoir magnifiquement développé cette idée de la suprématie absolue de la philosophie, après avoir montré qu’elle sort même de l’opinion qu’on se forme communément de la philosophie et des philosophes, Aristote se demande quels sont ces premiers principes, ces premières causes, objet de la science qu’il se propose de traiter. Il y a, selon lui, quatre causes premières, quatre principes premiers :

La substance,
La forme,
Le principe du mouvement,
La cause finale.

En effet, sous les diverses modifications dont nous sommes témoins, nous concevons quelque chose qui persiste ; il y a, par exemple, une substance une, invariable, sous la variabilité des phénomènes de l’âme. Mais cette substance n’existe pas à l’état de substance pure, sans forme, sans qualités ; elle ne serait qu’une abstraction ; la pensée peut seule séparer la forme de la substance. À la substance il faut donc joindre la forme comme second principe, et par forme Aristote n’entend pas seulement le rond ou le carré ; c’est l’essence même des êtres ; c’est ce qui les fait être ce qu’ils