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lesquelles Aristote lui-même a cru devoir insister, celles qui peuvent servir surtout à l’intelligence de son système. Les points que nous avons à examiner sont :

1o Objet de la science en général, et de la philosophie en particulier (Liv. i, ii) ;

2o Opinions des philosophes sur les premiers principes de la philosophie (Liv. i) ;

3o Limites de la science de l’être (Liv. iii, iv, vi) ;

4o Valeur et autorité du principe de contradiction (Liv. iv).

Quant aux difficultés qui sont posées dans le troisième livre, nous en examinerons quelques-unes à propos des deux dernières questions ; les autres trouveront place dans la seconde partie, l’étude de l’être, l’ontologie proprement dite. Le livre des Définitions (liv. v), περὶ τῶν ποσαχῶς, ne sera pas non plus l’objet d’une longue étude ; nous aurons soin d’y recourir, lorsque cela sera nécessaire pour l’intelligence des termes.

I. Il y a, selon Aristote, deux manières de connaître, l’expérience et la science, l’expérience qui nous révèle les faits, la science qui démontre et enseigne la raison des faits, leur cause, leur principe. La science a elle-même ses degrés. Au premier rang se place, même dans l’opinion commune, la spéculation pure. La science à laquelle on doit s’appliquer uniquement pour elle-même, indépendamment de tout résultat pratique, qui n’a pour but ni l’utilité, ni le plaisir, a certainement une valeur propre, que n’ont ni les métiers ni les arts. Enfin, si aux degrés de l’existence