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espèce qu’elles-mêmes : une particule d’eau, par exemple, c’est de l’eau ; mais une partie de la syllabe n’est pas une syllabe. Ceux qui traitent des éléments des corps appellent aussi de ce nom les dernières parties dans lesquelles se divisent les corps, parties qu’on ne peut plus diviser en d’autres corps d’espèces différentes. C’est là ce qu’ils appellent éléments, soit qu’ils n’admettent qu’un élément, soit qu’ils en admettent plusieurs. Il en est à peu près de même pour ce qu’on nomme les éléments, dans la démonstration des propriétés des figures géométriques, et, en général, pour ceux des démonstrations ; car les démonstrations premières, et qui se trouvent au fond de plusieurs démonstrations, sont dites éléments des démonstrations : ce sont les syllogismes premiers, composés de trois termes dont l’un sert de moyen.

De là, par métaphore, on appelle encore élément ce qui étant un et petit sert à un grand nombre de choses. C’est pourquoi, ce qui est petit, simple, indivisible est appelé élément. Par conséquent, les attributs les plus universels sont des éléments. Chacun d’eux est un et simple, et existe dans un grand nombre d’êtres, dans tous ou dans la plupart. Enfin l’unité et le point sont, suivant quelques-uns, des éléments.

Les genres sont universels, et de plus, indivisibles, car leur notion est une ; aussi quelques-uns prétendent-ils que les genres sont des éléments, plutôt que la différence, parce que le genre est plus universel. Partout, en effet, où il y a différence, là se montre le genre ; mais là où il y a genre, il n’y a pas toujours différence.