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marquées du caractère de l’accident, et cela à divers degrés. Polyclète est d’une façon, et le statuaire d’une autre façon, la cause de la statue ; ce n’est que par accident que le statuaire est Polyclète. Puis il y a ce qui contient l’accident. Ainsi, l’homme, ou même en remontant plus haut, l’animal est la cause de la statue, parce que Polyclète est un homme, et que l’homme est un animal. Et parmi les causes accidentelles, les unes sont plus éloignées, les autres sont plus proches. Admettons qu’on dise que la cause de la statue, c’est le blanc, c’est le musicien, et non plus Polyclète ou l’homme.

Outre les causes proprement dites, et les causes accidentelles, on distingue encore les causes en puissance et les causes en acte ; ainsi l’architecte constructeur d’édifices, et l’architecte construisant un édifice. Les mêmes relations qu’on observe entre les causes, on les remarque aussi entre les objets auxquels elles s’appliquent. Il y a la cause de cette statue en tant que statue, et celle de l’image en général ; la cause de cet airain en tant qu’airain, et en général la cause de la matière. De même pour les accidents. Enfin, et les causes accidentelles et les causes essentielles peuvent se trouver réunies dans la même notion ; lorsqu’on dit, par exemple, non plus Polyclète, non plus statuaire, mais Polyclète statuaire.

Les modes des causes sont, en somme, au nombre de six, et ces modes sont opposés deux à deux. La cause proprement dite est ou particulière ou générale ; la cause accidentelle est aussi ou particulière ou générale ; les unes et les autres peuvent être ou