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l’homme n’est point ce qui pense, mais ce qui est pensé. Et si tout est relatif à l’être qui pense, cet être se composera d’une infinité d’espèces d’êtres.

Nous en avons dit assez pour établir que le plus sûr de tous les principes, c’est que les affirmations opposées ne peuvent être vraies en même temps, et pour montrer les conséquences et les causes de l’opinion contraire.

Et, puisqu’il est impossible que deux assertions contraires sur le même objet soient vraies en même temps, il est évident qu’il n’est pas possible non plus que les contraires se trouvent en même temps dans le même objet ; car l’un des contraires n’est pas autre chose que la privation, la privation de l’essence. Or, la privation est la négation d’un genre déterminé. Si donc il est impossible que l’affirmation et la négation soient vraies en même temps, il est impossible aussi que les contraires se rencontrent en même temps, à moins qu’ils ne soient chacun dans quelque partie spéciale de l’être, ou que l’un se trouve seulement dans une partie, l’autre pouvant s’affirmer absolument.

VII.

Il n’est pas possible non plus qu’il y ait un terme moyen entre deux propositions contraires ; il faut nécessairement affirmer ou nier une chose d’une