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l’être ; et s’il devient, il faut bien que ce d’où il sort, et que ce qui le fait devenir, aient une existence, et que cela n’aille pas à l’infini.

Mais laissons de côté ces considérations, et notons ceci, que changer sous le rapport de la quantité, et changer sous le rapport de la qualité, ce n’est pas la même chose. Les êtres, nous l’accordons, sous le rapport de la quantité ne persistent pas ; mais c’est par la forme que nous connaissons ce qui est. Nous pouvons faire un autre reproche aux partisans de ces doctrines. Ces faits qu’ils ont observés, ils ne les voyaient que dans le petit nombre des objets sensibles, pourquoi donc ont-ils appliqué leur système au monde tout entier ? Cet espace qui nous environne, le lieu des objets sensibles, le seul qui soit soumis aux lois de la destruction et de la production, n’est qu’une portion nulle, pour ainsi dire, de l’univers. De sorte qu’il eût été plus juste d’absoudre ce bas monde en faveur du monde céleste, que de condamner le monde céleste à cause du premier. On voit enfin que nous pouvons ici répéter une observation que nous avons déjà faite. Pour réfuter ces philosophes, on n’a qu’à leur démontrer qu’il existe une nature immobile, et à les convaincre de cette existence.

Et puis, la conséquence de ce système, c’est que, prétendre que l’être et le non-être existent simultanément, c’est admettre l’éternel repos, plutôt que le mouvement éternel. Il n’y a rien, en effet, en quoi se puissent transformer les êtres, puisque tout est dans tout.

Pour ce qui est de la vérité, plusieurs raisons nous