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de la galère ; et s’il a celle de la galère, il a donc aussi l’affirmation opposée.

Outre cette conséquence, il faut encore que ceux qui admettent l’opinion de Protagoras soutiennent qu’on n’est forcé ni à l’affirmation, ni à la négation. En effet, s’il est vrai que l’homme est aussi le non-homme, il est évident que ni l’homme ne saurait exister, ni le non-homme ; car il faut admettre en même temps les deux négations de ces deux affirmations. Que si l’on fait de la double affirmation de leur existence une affirmation unique, composée de ces deux affirmations, il faut admettre la négation unique qui lui est opposée.

Ce n’est pas tout. Ou bien il en est ainsi de toutes choses, et le blanc est aussi le non-blanc, et l’être le non-être, et de même pour toutes les autres affirmations et négations ; ou bien le principe a des exceptions, il s’applique à certaines affirmations et négations, et ne s’applique pas à d’autres. Admettons qu’il ne s’applique pas à toutes : alors, pour celles qui sont exceptées il y a certitude. Que s’il n’y a pas d’exception, alors il faut, comme tout à l’heure, ou bien que tout ce qu’on affirme, on le nie en même temps, et que tout ce qu’on nie, en même temps on l’affirme ; ou bien que d’un côté tout ce qu’on affirme en même temps on le nie, tandis que de l’autre, au contraire, tout ce qu’on nie on ne l’affirmerait pas en même temps. Mais dans ce dernier cas, il y aurait quelque chose n’existant réellement pas. Et ce serait là une opinion certaine. Or, si le non-être est quelque chose de certain et de connu, l’affirmation contraire doit être plus certaine encore. Mais si tout ce