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LIVRE IV.

science doit s’occuper de l’être en tant qu’être ; car tous les êtres sont ou contraires, ou composés de contraires ; et les principes des contraires sont l’unité et la pluralité, lesquelles rentrent dans une même science, soit qu’elles s’appliquent, ou, comme il est probablement plus vrai de le dire, qu’elles ne s’appliquent pas chacune à une nature unique. Bien que l’unité se prenne sous différentes acceptions, ces différents sens se rapportent néanmoins tous à l’unité primitive. Il en est de même pour les contraires : c’est pourquoi, même n’accordât-on pas que l’être et l’unité sont quelque chose d’universel, qui se trouve également dans tous les individus, ou qui est placé en dehors des individus (et peut-être[1] ils n’en sont pas réellement séparés), il sera toujours vrai que certaines choses se rapportent à l’unité, que d’autres dérivent de l’unité.

Par conséquent, ce n’est pas au géomètre[2] qu’il appartiendra d’étudier ce que c’est que le contraire, le parfait, l’être, l’unité, l’identique, le différent : il se bornera à reconnaître l’existence de ces principes.

Ainsi donc, il est évident qu’il appartient à une science unique d’étudier l’être en tant qu’être, et les


  1. « Utitur tamen adverbio dubitandi quasi nunc supponens quæ inferius probabuntur. » St. Thomas, fol. 44, a.
  2. « Est hoc quod dicitur de geometria, similiter est intelligendum in qualibet particulari scientia. » Ibid.