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de les connaître tous. Car ils ne se rapportent pas à plusieurs sciences, par cela seul qu’ils se prennent sous plusieurs acceptions ; s’ils n’étaient pas des modes de l’unité, si leurs notions ne pouvaient se rapporter à l’unité, alors seulement ils appartiendraient à des sciences différentes. Tout se rapporte à quelque chose qui est premier : par exemple, tout ce qui est dit un, se rapporte à l’unité première. Il doit donc en être de même de l’identité et de la différence, ainsi que des contraires. Quand on a examiné en particulier sous combien d’acceptions se prend chaque chose, il faut rapporter ensuite ces diverses acceptions à ce qui est premier dans chaque catégorie de l’être, il faut voir comment chacune d’elles se rattache à la signification première. Ainsi, certaines choses reçoivent le nom d’être et d’unité, parce qu’elles les ont en elles, d’autres parce qu’elles les produisent, d’autres par quelque raison analogue. Il est donc évident, comme nous l’avons dit dans la position des difficultés[1], qu’une seule science doit traiter de la substance et de ses différents modes ; et c’était là une des difficultés que nous nous étions proposées.

Le philosophe doit pouvoir traiter tous ces points ; car, si ce n’est pas là le propre du philosophe, qui donc examinera si Socrate et Socrate assis sont la même chose ; si l’unité est opposée à l’unité ; ce que c’est que l’opposition ; de combien de manières elle s’entendra et une multitude de questions de ce genre ? Puis donc que les modes dont nous avons parlé sont des modi-

  1. Liv. III, 2.