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tage. En effet, un homme, être homme et homme signifient la même chose ; on ne change rien à l’expression l’homme est, par ce redoublement ; l’homme est homme, ou : l’homme est un homme. Il est évident que l’être ne se sépare de l’unité ni dans la production ni dans la destruction. De même l’unité naît et périt avec l’être. On voit assez, par conséquent, que l’unité n’ajoute rien à l’être, par son adjonction, enfin que l’unité n’est rien en dehors de l’être.

De plus, la substance de chaque chose est une en soi, et non accidentellement : il en est de même de l’essence. De sorte qu’autant il y a d’espèces dans l’unité, autant il y a dans l’être d’espèces correspondantes. Une même science traitera de ce que sont en elles-mêmes ces diverses espèces ; elle étudiera, par exemple, l’identité et la similitude, et toutes les choses de ce genre, ainsi que leurs opposés, en un mot, les contraires ; car nous démontrerons dans la revue des contraires[1], que presque tous se ramènent à ce principe, l’opposition de l’unité et de son contraire.

La philosophie aura d’ailleurs autant de parties qu’il y a d’essences ; et, parmi ces parties, il y aura nécessairement une première, une seconde. L’unité et l’être se subdivisent en genres, dont les uns sont antérieurs, les autres postérieurs : il y a donc autant de parties de la philosophie que de subdivisions[2]. Le philosophe est, en effet, comme le

  1. Voyez la plus grande partie du livre X, et les livres XII, 10 et XIV, 1. Voyez la note à la fin du volume.
  2. Il y a la science des êtres sensibles périssables, la science des êtres sensibles éternels, etc. Voyez VI, 1.