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point de vue ; ainsi les sciences mathématiques. Mais puisque nous cherchons les principes, les causes les plus élevées, il est évident que ces principes doivent avoir une nature propre. Si donc ceux qui ont recherché les éléments des êtres, recherchaient ces principes, ils devaient nécessairement étudier les éléments de l’être, non point en tant qu’accidents, mais en tant qu’êtres. C’est pourquoi nous aussi nous devons étudier les causes premières de l’être en tant qu’être.

II.

L’être s’entend de plusieurs manières, mais ces différents sens se rapportent à une seule chose, à une même nature, et il n’y a pas communauté seulement de nom ; mais, de même que sain s’entend de tout ce qui a rapport à la santé, de ce qui la conserve, et de ce qui la produit, et de ce qui en est le signe, et de ce qui la reçoit ; de même encore que médical peut s’entendre de tout ce qui a trait à la médecine, et signifier ou bien ce qui possède l’art de la médecine, ou bien ce qui y est propre, ou enfin ce qui est l’œuvre de la médecine ; et ainsi de la plupart des choses : de même l’être a plusieurs significations, mais toutes se rapportent à un principe unique. Telle chose est appelée être parce qu’elle est une essence ; telle autre parce qu’elle est une modification de l’essence, parce qu’elle est l’acheminement à l’essence, ou bien qu’elle en est