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admet que le nombre est, comme le disent quelques-uns[1], produit par l’unité elle-même, et par une autre chose qui n’est pas unité[2], il n’en restera pas moins à chercher, pourquoi et comment le produit est tantôt un nombre et tantôt une grandeur ; puisque le non-un, c’est l’inégalité, c’est la même nature dans les deux cas. En effet, on ne voit pas comment l’unité avec l’inégalité, ni comment un nombre avec elle, peuvent produire des grandeurs.

V.

Une difficulté se rattache aux précédentes ; la voici : Les nombres, les corps, les plans et les points sont-ils ou non des substances[3] ?

Si ce ne sont pas des substances, nous ne connaissons bien ni ce que c’est que l’être, ni quelles sont les substances des êtres. En effet, ni les modifications, ni les mouvements, ni les relations, ni les dispositions, ni les proportions ne paraissent avoir aucun des caractères de la substance. On rapporte toutes ces choses comme attributs à un


  1. Les Platoniciens.
  2. La dyade indéfinie, l’inégalité, le grand et le petit, la matière des idées et de tous les êtres.
  3. Aristote avait placé, dans l’énumération, cette difficulté à la suite de toutes les autres. Il nous indique lui-même pourquoi elle se trouve ici à une autre place. Elle est en effet un corollaire de la précédente. Voyez pour la solution, liv. XI11, 6-9 et XIV, 3-6.