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en effet, n’est pas le genre des hommes particuliers[1]. D’ailleurs, il n’est pas possible, dans les choses où il y a antériorité et postériorité, qu’il y ait, en dehors d’elles, quelque chose qui soit leur genre. La dyade, par exemple, est le premier des nombres ; il n’y a donc point, en dehors des diverses espèces de nombres, un autre nombre qui soit le genre commun[2] ; il n’y a point non plus dans la géométrie une autre figure en dehors des diverses espèces de figures. Et s’il n’y a point ici de genre en dehors des espèces, à plus forte raison n’y en aura-t-il point dans les autres choses. Car c’est surtout pour les êtres mathématiques qu’il paraît y avoir des genres. Pour les individus il n’y a ni priorité, ni postériorité, et de plus, partout où il y a mieux et pire, le mieux a la priorité ; il n’y a donc pas de genres, principes des individus.

D’après ce qui précède, les individus doivent plutôt être regardés comme les principes des genres. Mais, d’un autre côté, comment concevoir que les individus soient principes ? Il ne serait point facile de le démontrer. Il faut qu’alors la cause, le principe, soit en dehors des choses dont elle est le principe, qu’elle puisse en être séparée. Mais quelle raison a-t-on de


  1. « Aristote vient de nous dire que le genre se divise en espèces ; et pour qu’on ne s’y trompe pas, car ordinairement il donne même aux individus le nom d’espèces, il ajoute : L’homme en effet n’est pas le genre des hommes particuliers, c’est-à-dire des individus qui portent le nom d’hommes. L’homme se divise, il est vrai, mais non en espèces, car il n’est pas un genre ; il se divise seulement en individus : or, le genre se divise en espèces et en individus. Alex d’Aphr., Schol., p. 622 ; Sepulv., p. 69.
  2. L’unité n’est pas un nombre, liv. XIV, 1.