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encore celle-ci : Notre étude n’embrasse-t-elle que les essences, ou bien s’étend-elle aussi aux accidents essentiels des substances ?

Ensuite, à quelle science appartient-il de s’occuper de l’identité et de l’hétérogénéité, de la similitude et de la dissimilitude, de l’identité et de la contrariété, de l’antériorité et de la postériorité, et des. autres principes de ce genre à l’usage des Dialecticiens, lesquels ne raisonnent que sur le vraisemblable ? Ensuite, quels sont les accidents propres de chacune de ces choses ? Il ne faut pas seulement rechercher ce qu’est chacune d’elles, mais encore si elles sont opposées les unes aux autres [1].

Sont-ce les genres qui sont les principes et les éléments ; sont-ce les parties intrinsèques de chaque être ? Et si ce sont les genres, sont-ce les plus rapprochés des individus, ou bien les genres les plus élevés ? Est-ce l’animal, par exemple, ou bien l’homme, qui

  1. Cette difficulté, qu’Aristote ne développe pas dans les chapitres qui vont suivre, a implicitement sa solution au liv. IV, ch. 2. —Michelet de Berlin, Examen critique, p. 134 : « Aristote n’a fait qu’indiquer le problème, sans en développer ensuite les difficultés. Et déjà Syrien, à la fin de son commentaire manuscrit sur ce livre, nommé Ἀπορήματα, a remarqué fort judicieusement qu’Aristote ne l’a pas non plus traité et résolu à part dans les livres suivants, par la raison qu’il n’était qu’un corollaire d’autres problèmes, du cinquième par exemple. Car, dit Syrien, la question relative à l’identité, à l’hétérogénéité, à la similitude, etc., n’est pas différente de celle qui se rapporte aux propriétés des substances, parce que ces catégories ne sont, en effet, autre chose que les propriétés de la substance. Enfin Syrien remarque que la réponse à cette question n’est pas difficile, et qu’Aristote la donne aussi dans le dixième livre. »