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La première difficulté est celle que nous nous sommes déjà proposée dans l’introduction[1]. L’étude des causes appartient-elle à une seule science, ou à plusieurs, et la science doit-elle s’occuper seulement des premiers principes des êtres, ou bien doit-elle embrasser aussi les principes généraux de la démonstration, tels que celui-ci : Est-il possible, ou non, d’affirmer et de nier en même temps une seule et même chose ? et tous les autres principes de ce genre ? Et si elle ne s’occupe que des principes des êtres, y a-t-il une seule science ou plusieurs pour tous ces principes ? Et s’il y en a plusieurs, y a-t-il entre toutes quelque affinité, ou bien les unes doivent-elles être considérées comme des philosophies, les autres non ?

Il est nécessaire encore de rechercher si l’on ne doit reconnaître que des substances sensibles, ou s’il y en a d’autres en dehors de celles-là. Y a-t-il une seule espèce de substance, ou bien y en a-t-il plusieurs ? De ce dernier avis sont, par exemple, ceux qui admettent les idées, et les substances mathématiques intermédiaires entre les idées et les objets sensibles. Ce sont là, disons-nous, des difficultés qu’il faut examiner, et

  1. Aristote a prouvé historiquement, dans le premier livre, que la philosophie doit embrasser l’étude des quatre principes. — Remarquons ici, avec M. Michelet de Berlin, que l’énumération des difficultés dans ce chapitre, et, dans les suivants, le développement de ces difficultés, ne correspondent pas exactement aux solutions données dans les autres livres. Beaucoup de questions sont transposées ; quelques unes ne sont qu’effleurées, plusieurs sont réunies à cause de l’étroite affinité entre elles ; d’autres enfin sont traitées en divers endroits. Nous indiquerons toutefois le passage ou les passages où l’on peut voir la solution de chacun des problèmes indiqués par Aristote.