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soit un genre en soi ; ou bien à hypothèse du troisième homme[1]. Enfin, la démonstration de l’existence

  1. C’est-à-dire qu’outre l’homme individuel et l’homme générique ou l’idée de l’homme, il devra y avoir un troisième homme. Voici les diverses formes sous lesquelles on présentait cet argument fameux, qu’Aristote, ici comme au XIIIe livre, n’indique qu’en passant. Laissons parler Alexandre d’Aphrodisée : « Quand nous disons : L’homme se promène, ce n’est pas de l’homme en tant qu’idée qu’il s’agit : l’idée est immobile ; ce n’est pas non plus de quelque homme particulier : car peut-on parler d’un être qu’on ne connaît pas ? Nous savons bien qu’un homme se promène, mais quel est l’individu dont nous parlons, nous ne le savons pas. C’est donc d’un homme distinct des deux premiers que nous disons : L’homme se promène.
    « Phanias, dans son livre contre Diodore, attribue au sophiste Polyxène un autre argument du troisième homme, que voici :
    « Si l’homme est homme par sa participation, par son commerce avec l’idée et l’homme en soi, il faut qu’il y ait un homme dont l’existence dépende de celle de l’idée. Or, ce n’est pas l’homme en soi qui est par une participation avec l’idée, car il est lui-même l’idée ; ce n’est pas non plus quelque homme particulier. Reste donc ce que ce soit un troisième homme, dont l’existence dépende de l’idée.
    « On présente encore d’une autre manière l’argument en question :
    « Si ce qu’on affirme de plusieurs choses à la fois, est un être à part, distinct des choses dont on l’affirme (et c’est-là ce que prétendaient les platoniciens.,..), il faut, s’il en est ainsi, qu’il y ait un troisième homme… L’homme est une dénomination qui s’applique et aux individus, et à l’idée. Il y a donc un troisième homme distinct et des hommes particuliers, et de l’idée. Il y en a même un quatrième, qui sera dans le même rapport avec celui-là, et avec l’idée et les hommes particuliers ; puis un cinquième, et ainsi de suite à l’infini. » Brand. Schol, p. 566 ; Sepulv., p. 29, 30.
    Asclépius reproduit à peu près l’argument sous cette troisième forme. Brand., Schol, p. 567. Celui du scholiaste anonyme de la bibliothèque Laurentienne se rapproche plus de la première, Brand., ρ. 667, laquelle est, du reste, comme l’a remarqué Alexandre lui-même, identique à la troisième : Ἔστι δὲ ὁ λόγος οὗτος τῷ πρώτῳ ὁ αὐτός, dit-il en parlant de celle-ci.