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n’ayant rien de particulier à dire des êtres sensibles.

De plus, comment concevoir que les modifications du nombre et le nombre soient causes de ce qui est, de ce qui se produit dans le ciel de tout temps et aujourd’hui, et qu’il n’y ait néanmoins aucun autre nombre en dehors de ce nombre qui constitue le monde ? En effet, lorsqu’ils ont placé dans telle partie de l’univers, l’Opinion et l’À-propos, et un peu plus haut ou plus bas l’Injustice, la Séparation ou le Mélange, disant, pour prouver qu’il en est ainsi ; que chacune de ces choses est un nombre[1] ; et que déjà se trouvent dans cette même partie de l’univers une multitude de grandeurs, puisque chaque point particulier de l’espace est occupé par quelque grandeur ; le nombre qui constitue le ciel est-il alors le même que chacun de ces nombres ; ou bien faut-il un autre nombre en dehors de celui-là[2] ? Platon dit qu’il en faut un autre. Il admet bien que tous ces êtres, ainsi que leurs causes, sont également des nombres ; mais les causes sont des nombres intelligibles, les autres êtres, des nombres sensibles[3].

Laissons maintenant les Pythagoriciens. Nous pouvons nous en tenir sur leur compte, à ce qui précède. Venons à ceux qui reconnaissent les idées comme


  1. Chacune de ces choses étant un nombre, elles se trouvaient nécessairement au même degré l’une par rapport à l’autre, et dans l’échelle des êtres, et dans l’échelle des nombres.
  2. Voyez pour les détails, Asclépius, schol., p. 559 ; Alexandre, id., p. 560, 61 ; Sepulv., p.26, 27 ; Philopon,fo. 5, a.
  3. Ἀριθμοὶ νοητοί, αἰσθητοί.