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cun être : ils disent, au contraire, qu’ils sont les causes de leurs mouvements. De la même manière, ceux qui donnent ce même titre de principes à l’unité, à l’être, les regardent comme causes de la substance des êtres, et nullement comme ce en vue de quoi existent et se produisent les choses. Ainsi donc ils disent et ne disent pas, si je puis m’exprimer de la sorte, que le bien est une cause : le bien dont ils s’occupent, n’est pas le bien absolument parlant, mais accidentellement.

L’exactitude de ce que nous avons dit sur les causes, leur nombre, leur nature, est donc confirmée, ce semble, par le témoignage de tous ces philosophes, par leur impuissance même d’atteindre quelqu’autre principe. Il est évident, en outre, que dans la recherche qui va nous occuper, nous devons considérer les principes ou bien sous tous ces points de vue, ou bien sous quelqu’un d’entre eux. Mais quel a été le langage de chacun de ces philosophes ; comment se sont-ils tirés des difficultés qui se rattachent aux principes ? c’est ce que nous allons examiner.

VII.

Tous ceux qui supposent que le tout est un, qui n’admettent qu’un seul principe, la matière, qui font de ce principe une nature corporelle et étendue, tombent évidemment dans une foule d’erreurs, car ils ne