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la position. Ainsi A diffère de Ν par la forme ; AN de NA par l’ordre, et de Ζ de Ν par la position. Quant au mouvement, d’où et comment existe-t-il chez les êtres, ils ont négligé cette question, et l’ont omise comme les autres philosophes.

Tel est, selon nous, le point où paraissent s’être arrêtées les recherches de nos devanciers sur les deux causes en question.

V.

Du temps de ces philosophes, et avant eux[1], ceux qu’on nomme Pythagoriciens s’appliquèrent d’abord aux mathématiques, et firent avancer cette science. Nourris dans cette étude, ils pensèrent que les principes des mathématiques étaient les principes de tous les êtres. Les nombres sont de leur nature antérieurs aux choses[2] ; et les Pythagoriciens croyaient apercevoir dans les nombres plutôt que dans le feu, la terre et l’eau, une foule d’analogies avec ce qui est et ce qui se produit. Telle combinaison de nombres, par exemple, leur semblait être la justice, telle autre l’âme et l’intelligence, telle autre l’à-propos[3] ; et ainsi à peu

  1. Pythagore était né à Samos vers 584.
  2. Si l’on considère les nombres, non comme de pures abstractions, mais comme des êtres proprement dits.
  3. Καιρός, opportunum tempus, ce qui fait qu’une chose vient à son temps, l’à-propos.