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successeurs des philosophes qui les avaient adoptés, forcés de nouveau, comme nous l’avons dit, par la vérité elle-même, recoururent au second principe[1]. En effet, que l’ordre et la beauté qui existent dans les choses ou qui s’y produisent, aient pour cause ou la terre, ou quelque autre élément de cette sorte, c’est ce qui n’est guère vraisemblable ; et l’on ne peut même croire que les anciens philosophes aient eu cette opinion. D’ailleurs, rapporter au hasard ou à la fortune ces admirables effets, était trop peu raisonnable. Aussi, quand un homme proclama que, de même que dans les animaux, il y avait dans la nature une intelligence cause de l’arrangement et de l’ordre universel, cet homme parut seul jouir de sa raison, au prix des divagations de ses devanciers.

Nous savons, à n’en pas douter, qu’Anaxagore s’appliqua à ce point de vue de la science. On peut dire, toutefois, qu’Hermotime de Clazomène[2] l’indiqua le premier. Ces deux philosophes arrivèrent donc à la conception de l’Intelligence, et établirent que la cause de l’ordre est en même temps et le principe des êtres, et la cause qui leur imprime le mouvement.

  1. Le principe moteur.
  2. Anaxagore était son compatriote et son contemporain ; il fut probablement son disciple.