bien antérieurs à notre époque, se figurèrent la nature de la même manière que Thalès. Ils ont en effet représenté, comme les auteurs de l’univers, l’Océan et Téthys[1] ; et les dieux jurent, selon eux, par l’eau, par cette eau que les poètes appellent le Styx. Car ce qu’il y a de plus ancien est aussi ce qu’il y a de plus sacré ; et ce qu’il y a de plus sacré, c’est le serment.[2] Y a-t-il dans cette vieille et antique opinion une explication de la nature ? c’est ce qu’on ne voit pas clairement. Telle fut toutefois, à ce qu’on dit, la doctrine de Thalès sur la première cause.
On ne peut guère placer Hippon[3] parmi les premiers philosophes, à cause du vague de sa pensée. Anaximène[4] et Diogène[5] établissent que l’air est antérieur à l’eau, et qu’il est le principe premier des corps simples. Hippase de Métaponte[6] et Héraclite d’Éphése[7] admettent que le premier principe est le feu. Empédocle[8] recon-
- ↑ Homère, Hésiode, passim.
- ↑ Le raisonnement est facile à compléter. Donc le serment est ce qu’il y a de plus ancien. Or, le serment se jure par le Styx, par l’eau ; donc l’eau est ce qu’il y a de plus ancien.
- ↑ De Rhégium, VIe siècle avant J.-C. Tennemann, Manuel, t..1, p.99, le rattache à l’École de Pythagore.
- ↑ De Milet, vers 557.
- ↑ D’Apollonie, contemporain d’Anaximène, ou postérieur de quelques années à ce philosophe, si l’on en juge par les développements qu’il donna au principe qui leur est commun.
- ↑ VIe siècle. Tennemann le rattache comme Hippon à l’École de Pythagore.
- ↑ Vers 500, père d’une école de sceptiques célèbre dans l’antiquité. Aristote réfutera par la suite plusieurs de ses opinions.
- ↑ D’Agrigente, vers 460 ou 444. Aristote le citera fréquemment dans la Métaphysique