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était devenu synonyme d’erreur, de ténèbres, et même de folie, puisqu’on lit partout que le style d’Aristote est d’une clarté parfaite, excepté là où il ne se comprenait pas lui-même ; et que le comble de la folie, c’est d’exposer avec un calme et une assurance imperturbable des idées dont on ne saurait dire ni la valeur, ni la raison, ni les conséquences.

Sans négliger les autres parties de l’œuvre immense d’Aristote[1], M. Cousin s’attacha de préférence à la Métaphysique, qu’il considérait comme le point culminant et le résumé le plus vaste et le plus complet de la doctrine péripatéticienne. Presque en même temps qu’il attirait sur ce vieux monument l’attention d’une société savante, et qu’il provoquait un concours d’où sont sortis deux livres qui resteront, et ce rapport si plein et si lumineux, qui est un admirable écrit ; en même temps qu’il proposait la Métaphysique comme objet principal d’étude aux candidats de la philosophie, il prenait pour texte de ses leçons à l’École normale les points les plus épineux du système, et publiait la traduction des premier et douzième livres, les seuls fragments de la Métaphysique qui aient jamais été reproduits en français.

À ce mouvement se rattachent immédiatement, outre les beaux ouvrages de MM. Ravaisson et Michelet de Berlin, d’autres travaux moins connus (leur destination même les condamnait à cette obscurité), mais

  1. C’est M. Cousin qui proposa pour le concours de 1837 à l’Académie des sciences morales, l’examen de la Logique d’Aristote, et qui écrivit le rapport sur ce concours où fut couronné l’excellent ouvrage de M. Barthélemy St.-Hilaire, aujourd’hui entre les mains du public.