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saint Thomas sert merveilleusement à l’intelligence de la Métaphysique, dans toutes les discussions subtiles où se complaît quelquefois Aristote, et qui sont le triomphe de la philosophie du moyen-âge. Mais ce n’est point à des distinctions scolastiques que se borne le mérite de ce Commentaire. Quand Aristote aborde face à face le grand problème ontologique, et établit sur les ruines de tous les systèmes la doctrine qui sera son éternel honneur, saint Thomas met, si l’on ose ainsi parler, à notre service, ce génie puissant qui s’est avancé si loin dans les voies ouvertes par Aristote. La forme du livre est rebutante, et ces syllogismes éternels exigent du lecteur moderne une patience à toute épreuve. Mais si l’on pénètre sous cette rude écorce, on sent partout, énergique et vivante, la grande inspiration qui anima tous les travaux du docteur angélique. Nos citations se rapportent à l’édition générale des œuvres de saint Thomas, Anvers, 16-12 : le commentaire fait partie du tome IV de cette édition, sous ce titre : Divi Thomæ Aquinatis, doctoris angelici, in XII libros Metaphysicorum Aristotelis expositio.

Avant saint Thomas, Albert-le-Grand avait commenté, ou plutôt avait exposé et développé à sa manière, la Métaphysique, comme il avait fait des autres ouvrages d’Aristote[1]. Après saint Thomas, on cite Jean Duns Scot, Alexandre de Hales, Buridan, quelques autres encore, au nombre des commentateurs de la Métaphysique. Mais leurs travaux sont restés inédits, et ne

  1. Beati Alberti Magni Metaphysicorum libri XIII. Operum