Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.


formidable. Huet, d’après Scaliger, donne les noms de ces traducteurs, tous à peu près inconnus[1]. Nous n’avons pu que parcourir fort rapidement le commentaire de la Métaphysique[2] ; toutefois ç’a été assez pour nous convaincre du peu d’utilité que nous en eussions tiré. On s’aperçoit dès l’abord, non-seulement qu’Averroès n’avait pas le texte entre les mains[3], mais qu’il voyait Aristote à travers un système ; il lui prête souvent ses propres conceptions, lesquelles se rattachent aux idées alexandrines, et particulièrement à la doctrine de l’émanation. Nous ne connaissons pas le commentaire d’Avicenne[4], traduit aussi en latin : Metaphysica, per Bernardum Venetuni, Venet. 1493, in-fol. Il paraît que ce commentaire est dans le même esprit que l’ouvrage postérieur d’Averroès. Les historiens de la philosophie nous disent qu’Avicenne a fait preuve dans son commentaire de la Métaphysique, d’une manière de penser originale. Quant aux autres commentaires arabes, peut-être fort nombreux, ils n’ont point été traduits, que nous sachions, et probablement ne le seront jamais ; on n’est pas même bien certain qu’ils existent encore.

De tous les commentaires du moyen-âge, un seul est resté fameux, c’est celui de saint Thomas d’Aquin. Même après Alexandre, Asclépius et Philopon,

  1. Huet, De clariss interpp., p. m. 186.
  2. Aristotelis opera omnia cum commentariis Averrois, in-fol., t. VII.
  3. Renaudot, De barbaricis Aristot., etc., XIX. — Jean Vives, De causis corrupt. artium, V.
  4. Abu Ali Al Hosain Ebn Sina Al Scuaüch Al Raüs.