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qua existente aliquid fit, ut aes statuæ, et argentum pateræ, et horum genera. » V, 2. Telle est la manière habituelle de Bessarion.

Argyropule se met un peu plus à distance du modèle ; il fait, non plus un calque, mais une copie. Son latin est plus pur, et sa traduction est fort intelligible d’un bout à l’autre : il y a même dans sa manière une certaine élégance. Sepulveda, qui s’y connaissait, faisait un grand cas de la version d’Argyropule. Il l’a revue lui-même avec un soin attentif, y a corrigé quelques inexactitudes, comblé quelques lacunes ; et c’est cette version, devenue excellente par ce nouveau travail, qui accompagne toujours la traduction latine d’Alexandre d’Aphrodisée.

Nous avons eu constamment sous les yeux et la traduction de Bessarion et celle d’Argyropule, particulièrement celle qui a été revue par Sepulveda.

Il n’existe dans les langues modernes que deux traductions de la Métaphysique, l’une en anglais, l’autre en allemand ; toutes les deux sont de notre siècle. La première fait partie de la traduction complète d’Aristote par Taylor, Londres, 1806-1812, 10 vol. in-4o. Nous ne connaissons pas cet ouvrage, mais si l’on peut lui appliquer le jugement sévère que Creutzer porte, en général, sur le travail de Taylor, ce serait un livre d’assez peu de valeur. Du reste on ne comprend guère qu’un seul homme, quel qu’il soit, ait pu traduire tout Aristote, et surtout qu’il n’ait mis que huit ou dix années pour achever une entreprise pareille : la vie d’un homme, et une vie longue, y suffirait à peine, et en-