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mata, diathige, ecmagium, micrologia, sophia, etc. Les Arabes avaient un tout autre procédé ; ils traduisaient tout et donnaient des équivalents même aux noms propres. Hipparque, par exemple, s’est longtemps appelé Abraxis dans le moyen âge, chez Albert, chez Roger Bacon, jusqu’à l’époque où les textes grecs ont commencé à se répandre dans l’Occident et où la science s’est affranchie de la tutèle des Arabes. La traduction dont nous parlons a toujours été imprimée sans nom d’auteur, avec cette simple indication : Antiqua translatio. Elle fait partie de cette collection de versions aristotéliques entreprises, sur l’invitation de saint Thomas, par quelque helléniste du temps, probablement Guillaume de Moërbeka[1]. Elle ne va, de même que le commentaire de saint Thomas, que jusqu’à la fin du XIIe livre. Toutefois les mss. de la Bibliothèque royale, no 6296, 6297, contiennent les livres XIII et XIV.

Quoi qu’il en soit, cette traduction n’est pas le premier essai, depuis Boèce, d’une version de la Métaphysique d’après le texte même. Saint Thomas semble avoir eu au moins trois traductions de la Métaphysique, dérivées toutes trois du grec. Ainsi il lisait dans la traduction faite par ses ordres, lib. I, lect. 4 : « Supervenientibus igitur erit aliquid præ opere methodo quæ nunc. » Il fait cette remarque : « Unde et litera Boetii habet. [Accedentibus igitur ad opus scientiæ præ operæ viæ, quæ nunc est, aliquid erit.] Alia litera habet. Supervenientibus igitur quæ nunc
  1. Jourdain, p. 62 sqq.