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incomptabilité. Mais M. Michelet n’a pas connu le passage d’Alexandre ; et M. Ravaisson qui l’a cité, d’après les manuscrits de la Bibliothèque royale, affaiblit considérablement son autorité. Selon lui, la fin du commentaire de la Métaphysique attribué à Alexandre d’Aphrodisée, est de Michel d’Éphèse : opinion que nous sommes loin de partager, car nous maintenons l’authenticité intégrale du commentaire[1].

Diogène de Laërte mentionne encore d’autres traités qu’on a essayé d’identifier avec d’autres parties de la Métaphysique : mais ce ne sont-là que des hypothèses purement gratuites, et qui ne prouveraient pas, fussent-elles fondées, que la Métaphysique soit une collection d’ouvrages aristotéliques. « S’il était vrai, remarque M. Ravaisson, que le περὶ ἀρχῶν dût être identifié avec les Ier et IIIe livres, le περὶ ἐπιστημῶν avec le IIe et le IVe, le περὶ ἐπιστήμης avec le XIe le περὶ ὕλης et le περὶ ἐνεργείας avec le VIIIe et le IXe[2], il ne s’ensuivrait pas que ces titres fussent les titres primitifs ; ce ne seraient, selon nous, que des noms donnés à des parties détachées d’un tout »[3]. Ce qui justifie cette opinion, c’est que plusieurs livres de la Métaphysique, tels que le IIIe et le Ve ont des noms séparés ; Aristote les appelle lui-même, l’un le livre des difficultés, ἀπορήματα, l’autre le livre des acceptions diverses, περὶ τῶν ποσαχῶς, ou π. τ. π. λεγομένων. Ces noms passèrent dans l’usage

  1. Voyez à la fin du volume, notes, liv. VI.
  2. Samuel Petit, Miscellan., IV, 9.
  3. Essai, t. I, p. 76.