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tiens, et faisait mention des deux principes des Mages, Jupiter ou Oromaze, Pluton ou Arimane. Or, tout ce qu’on trouve sur les Mages, dans la Métaphysique, c’est qu’ils prenaient pour principe l’être premier et excellent[1].

Alexandre d’Aphrodisée, vers la fin de son commentaire sur le premier livre, renvoie, pour l’explication de la théorie platonicienne des êtres mathématiques, au traité περὶ φιλοσοφίας, comme à un ouvrage différent de celui qu’il commentait : or, Alexandre a écrit sur tous les livres de la Métaphysique. Enfin les commentateurs postérieurs à Alexandre, et Alexandre lui-même citent, à propos du XIIIe livre de la Métaphysique[2], le περὶ φιλοσοφίας, preuve certaine que cet écrit n’était point identique aux trois derniers livres, ni même à aucun autre dans la Métaphysique.

De ces arguments, et de quelques autres, et surtout d’un passage du livre de la philosophie cité textuellement dans le commentaire de Simplicius sur le De Cœlo, et qui contient une démonstration de la nécessité d’un premier principe, fort différente de ce qu’on trouve au XIIe livre de la Métaphysique, et qui semble empruntée au deuxième livre de la République de Platon, suivant la remarque de Simplicius lui-même ; de toutes ces preuves, disons-nous, M. Ravaisson a donc pu conclure, et avec raison, ce semble, que si le περὶ φιλοσοφίας se retrouve dans la Métaphysique, c’est sous une autre forme, et avec une remarquable modification, et qu’on eût, de l’un à l’autre ou-

  1. Métaph., liv. XIV, 4.
  2. Brandis, De perditis Aristot., p. 43.