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abréviateur, contredit formellement, au début du Banquet des Sophistes, l’opinion de Strabon : « Nélée hérita des livres d’Aristote [et de Théophraste] ; Ptolémée Philadelphe les lui acheta tous, et les transporta, avec ceux qui venaient d’Athènes et de Rhodes, dans Alexandrie. » Deipnosoph. I,2. Nous ne prétendons pas qu’Athénée nie qu’Apellicon n’ait eu en sa possession les livres d’Aristote et de Théophraste, et que Sylla ne les ait fait transporter à Rome : il dit même dans un autre passage, V, 53, qu’Apellicon de Téos avait recueilli avidement les ouvrages de l’école péripatéticienne, et particulièrement ceux d’Aristote ; mais il appuie, par son témoignage, notre opinion sur la publication fort ancienne des livres d’Aristote.

8° Il est certain, d’après l’aveu d’un grand nombre de commentateurs, que les ouvrages d’Aristote se trouvaient, de temps immémorial, dans la bibliothèque d’Alexandrie ; il résulte des travaux des critiques modernes, Schneider, Brandis, Stahr et quelques autres, qu’avant l’époque d’Apellicon de Téos, on avait certainement connu commenté, réfuté, un grand nombre d’écrits d’Aristote. On connaît d’ailleurs la fameuse lettre d’Alexandre à Aristote, où il reproche à son maître d’avoir publié ses livres acroamatiques, c’est-à-dire ces résumés de cours dont nous avons parlé tout à l’heure, et la réponse d’Aristote : authentiques ou non, ces lettres prouvent que dans l’opinion de Simplicius, in Phys. proœm., d’Aulu-Gelle, Noct. att. XX. 5, de Plutarque lui-même, vie d’Alexandre chap. VII, les ouvrages d’Aristote avaient été publiés, même ceux qui n’étaient destinés qu’à un public d’élite,