Page:Aristote Metaphysique 1840 1.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de Nélée vendit à un prix fort élevé tous les livres d’Aristote et de Théophraste à Apellicon de Téos ; mais Apellicon, plus bibliomane que philosophe, fit faire des copies nouvelles pour réparer tous les dommages que ces livres avaient souffert. Les restaurations qu’il fit ne furent pas heureuses (τὴν γραφὴν ἀναπληρῶν οὐϰ εὖ), et ses éditions furent remplies de fautes. Ainsi les anciens Péripatéticiens, successeurs de Théophraste, n’ayant absolument que quelques-uns de ces ouvrages, et principalement les exotériques, ne purent travailler sérieusement, et se bornèrent à des déclamations philosophiques. Les péripatéticiens postérieurs à la publication de ces ouvrages furent à même d’étudier mieux la philosophie et les idées d’Aristote ; mais la multitude des fautes dont les livres étaient remplis les força souvent à s’en tenir à des conjectures. Rome contribua beaucoup encore à multiplier ces erreurs. Aussitôt après la mort d’Apellicon, Sylla, vainqueur d’Athènes, s’empara de sa bibliothèque et la fit transporter à Rome, où le grammairien Tyrannion, admirateur d’Aristote, put, en gagnant le bibliothécaire, en faire usage, ainsi que quelques libraires qui employèrent de mauvais copistes et ne collationnèrent pas les textes, défaut ordinaire de tant d’autres livres qu’on fait transcrire soit à Rome, soit à Alexandrie, pour les vendre. »

Plutarque, vie de Sylla, chap. XXVI : « Sylla, parti d’Éphèse, aborda trois jours après au Pirée, et d’après des renseignements qu’on lui donna, il fit enlever pour son propre usage la bibliothèque d’Apellicon