Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome II, 1885.djvu/71

Cette page n’a pas encore été corrigée

une large place à la circulation du souffle, parce qu’il est spongieux et très grand. Quand le poumon s’élève, le souffle y entre ; quand il se contracte, l’air en sort. § 4[1]. On a eu tort de croire que le poumon est destiné à faire battre le cœur. L’homme est, on peut dire, le seul animal chez qui le cœur batte, parce qu’il est aussi le seul qui puisse ressentir l’espérance ou la crainte de l’avenir. Mais dans la plupart des animaux, le cœur est à une grande distance du poumon ; et il est placé plus haut que lui, de telle sorte que le poumon ne peut alors contribuer on rien au battement du cœur.

  1. On a eu tort de croire. A qui doit-on attribuer cette erreur ; Aristote ne le dit pas ; pourtant il a raison contre ceux qu’il attaque, puisqu’en réalité la fonction du poumon n’est pas de faire battre le cœur. Mais à son tour, Aristote commet une erreur non moins grande en disant que l’homme est le seul animal dont le cœur batte. — On peut dire. C’est là une atténuation de cette étrange théorie. — Le seul qui puisse ressentir… Il est bien probable que la peur produit sur le cœur de tous les animaux le même effet que sur le cœur de l’homme. On peut aisément s’en assurer pour le cœur des petits oiseaux, quand on les tient dans sa main ; leur cœur bat avec violence. — L’homme….. de l’avenir. On pourrait supposer que toute cette phrase est une interpolation ; elle interrompt le cours de la pensée, et on la supprimerait sans inconvénient. — Il est placé plus haut que lui. C’est une erreur manifeste, et il est difficile de comprendre comment on a pu la commettre. Le cœur est placé entre les deux poumons, dont une grande partie est beaucoup plus haute que lui. — De telle sorte. L’explication n’est pas plus juste que le fait.