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et cependant on n’aperçoit pas de veines dans ces chairs, de même que, dans les irrigations, on ne distingue plus les fossés avant que la vase n’en soit enlevée. Les veines vont toujours en se rapetissant, de plus grosses en plus petites, jusqu’à ce que les vaisseaux deviennent trop étroits pour l’épaisseur du sang. Ceux où le sang ne peut plus circuler laissent encore circuler la sécrétion de l’humeur liquide que l’on appelle la sueur, et qui provient de la chaleur du corps et de l’ouverture de petites veines.

§ 10[1]. On a vu, dans certaines maladies, des gens suer une excrétion sanguine par suite de leur mauvaise constitution, le corps s’écoulant en quelque sorte et devenant de plus en plus vide, et le sang se convertissant en eau, faute de coction, parce que la chaleur des petites veines était trop faible pour pouvoir le

  1. Une excrétion sanguine. Le fait est certain, bien qu’il soit assez rare. — Le sang se convertissant en eau. Cette altération du sang est très fréquente dans les maladies. — Pour pouvoir le mûrir. C’est-à-dire pour lui donner toutes les qualités qui constituent vraiment le sang. — Composé de terre et d’eau. Ce sont les éléments que les Anciens supposaient dans le sang ; aujourd’hui on sait que la plus grande partie du sang est de l’eau ; mais il contient aussi d’autres matières, albumine, fibrine, globules, et quelques substances diverses. Du reste, il fallait tous les progrès de l’analyse chimique pour que l’on connût la composition du sang. — Ne sont qu’un mélange des deux. C’est vrai pour la partie d’eau que le sang contient ; mais c’est faux pour le reste, par la raison qu’à l’époque d’Aristote la chimie n’était pas née, ni même près de naître, quoiqu’on eût déjà fait beaucoup d’observations sur l’action réciproque des corps les uns à l’égard des autres.