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parce qu’il faut que les parties qui guident le mouvement soient légères et flexibles ; et que ce qui fait la solidité et l’aplomb soit par derrière. § 42[1]. L’osselet fait en outre que le coup est bien plus pesant, lorsque l’animal doit se défendre. Les animaux ainsi organisés se servent des membres postérieurs pour ruer contre ce qui les gêne. Les quadrupèdes à deux pinces ont un osselet, parce que les parties de derrière ont chez eux moins de poids ; et comme ils ont l’osselet, ils ne sont pas solipèdes. On dirait que la partie osseuse qui manque aux pieds s’arrête en quelque sorte dans la flexion. Les polydactyles n’ont pas d’osselet ; car s’ils en avaient un, ils ne seraient plus polydactyles ; et la largeur s’est agrandie autant que l’osselet prend de place. Aussi, la plupart de ceux qui ont l’osselet sont-ils pourvus de deux pinces.

  1. Le coup est bien plus pesant. Il n’est pas impossible que la présence de l’osselet ait ce résultat ; mais les membres dans lesquels l’osselet existe ne l’appliquent guère de cette façon. — Pour ruer contre ce qui les gêne. Ceci ne paraît pas exact ; et l’auteur semble se contredire lui-même, en supposant que les solipèdes ne ruent pas. — On dirait… Cette théorie des compensations naturelles est une de celles auxquelles Aristote se plaît à revenir le plus souvent. — Les polydactyles n’ont pas d’osselet. Le fait est exact. — Et la largeur s’est agrandie… Le sens n’est pas très sûr ; et l’expression du texte présente la même obscurité que ma traduction. — Pourvus de deux pinces. Ce sont les bisulques, ou pieds fourchus, comme la plupart des ruminants. Il est remarquable que ces études sur l’osselet et ses fonctions n’aient pas été reprises par les Modernes.