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LXXXV Thomas Willis, d’Oxford (1622-1665), s’est signalé par son anatomie et sa pathologie du cerveau. Il a fait aussi une théorie de l’âme des bêtes (De anima brutorum), et il a tenté quelques comparaisons entre les diverses espèces d’animaux. Mais c’est une exagération de voir dans ces essais l’origine de l’anatomie comparée, telle qu’on l’entend aujourd’hui.

Ainsi, le XVIIe siècle n’a pas eu la gloire de donner à cette science une organisation systématique ; mais ce siècle brille de tant d’autres gloires qu’il peut se passer de celle-là, que ni Willis, ni Descartes, ni Harvey, ne lui ont assurée. Le XVIIIe siècle n’a pas eu davantage cet honneur, du moins dans sa première moitié, bien qu’il ait produit alors de grands médecins et de grands naturalistes, Boërhaave, Linné, Buffon, Haller (Albert). Boërhaave se contenta d’être le premier des médecins et des chimistes de son temps (1668-1738). Linné est surtout un nomenclateur de génie, qui soumet à un ordre jusque-là inconnu les éléments épars de l’histoire de la nature. Buffon, livré entièrement à la description des animaux, ne parle presque jamais d’anatomie