Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/422

Cette page n’a pas encore été corrigée

quadrupèdes ovipares qui ont du sang ont les conduits du nez en devant de la bouche ; et ce sont des narines uniquement, peut-on dire, à cause de leurs fonctions ; mais ce ne sont pas des narines visiblement articulées ; et c’est à peine si, en parlant des oiseaux, on peut dire qu’ils ont des nez. Cela vient de ce qu’au lieu de mâchoires, ils ont ce qu’on appelle leur bec. § 8[1]. C’est la nature de l’oiseau, faite comme elle l’est, qui est cause de ces différences. Ayant deux pieds et des ailes, il fallait nécessairement que le poids du cou fût très-faible, ainsi que celui de la tête, et que la poitrine fut étroite. Aussi, les oiseaux ont-ils un bec osseux pour pouvoir s’en servir à se défendre et à prendre leur nourriture, et étroit, à cause de la petitesse de leur tête. D’ailleurs, ils ont les

  1. . C’est la nature de l’oiseau. Sur la nature de l’oiseau, voir Cuvier, Règne animal, lep. 301 et suiv., édit. de 1829 ; et M. Claus, Zoologie descriptive, lep. 936 et suiv., trad. franç. Les généralités exposées ici par Aristote sont très-exactes, bien que la science moderne ait poussé l’analyse beaucoup plus loin. — Un bec osseux. Dans toute la classe des oiseaux, le bec a nécessairement beau-coup de consistance, parce que autrement il ne pourrait pas remplir son office. — Les conduits de l’odorat dans le bec. Ce détail est fort exact ; et il suffit d’un simple coup d’œil pour le constater. — Il était… impossible. La configuration du bec s’y oppose absolument.