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§ 4[1]. Il est le seul être chez qui les parties mêmes dont la nature l’a formé sont précisément dans l’ordre naturel ; le haut dans l’homme est dirigé vers le haut de l’univers, et l’homme, entre tous les animaux, est le seul qui se tienne droit. D’après ce que nous avons dit du cerveau, on doit voir que l’homme devait nécessairement avoir une tête qui ne fût pas chargée de chair. Ce n’est pas, comme quelques-uns le prétendent, que, si la tête eût été charnue, la vie de notre espèce eût été plus longue ; ce n’est pas non plus, comme on l’affirme, que la tête doive être dépourvue de chair pour faciliter la sensation ; car on prétend que, comme c’est par le cerveau que nous sentons, des parties par trop charnues ne serviraient pas bien à la sensibilité. § 5[2]. Aucune de ces deux explications n’est exacte. Mais ce qui est vrai, c’est que, si la région du cerveau avait été surchargée de chair, le cerveau

  1. Dans l’ordre naturel. C’est-à-dire dans le sens de l’axe même du monde, et « vers le haut de l’univers. » Ceci est vrai à la lettre, autant du moins élue l’univers nous est actuellement connu ; c’est le pôle qui doit nous servir de point de repère d’abord, puisque notre terre semble tourner autour de lui. — Le seul qui se tienne droit. Voir l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. XII, § 2 et suiv., p. 69 de ma traduction. — Ce que nous avons dit. Ceci se réfère sans doute à l’Histoire des Animaux, liv. I, ch. VII, § 2, p. 43. — Quelques-uns le prétendent. On aimerait à savoir à qui Aristote fait allusion. — Comme on l’affirme. Même remarque. — Par le cerveau que nous sentons. Il est certain que la tête est le centre auquel nous rapportons toutes nos sensations, parce qu’elle est le siège exclusif de quatre organes des sens.
  2. N’est exacte. Aristote a raison sans doute contre les théories qu’il vient de rappeler ; mais la sienne ne vaut guère mieux, et il n’est pas du tout prouvé que le cerveau ait pour fonction spéciale le refroidissement du corps, comme il le dit. — Il a été donné aux animaux. Le cerveau est admirablement organisé ; mais il n’est pas facile de savoir quelle est sa fonction principale, sous le rapport purement physiologique. — Trop chaud lui-même. Aristote admet toujours que, par lui-même, le cerveau est essentiellement froid. — Il est absolument insensible. Ceci est inexact. — Toutes les autres excrétions. Voir ce qui est dit du sang et des excrétions en général, Histoire des Animaux, livre III, ch. XIV, § 2, p. 293 de ma traduction. Dans ce dernier passage, Aristote parle aussi de l’encéphale. Mais cette théorie reste toujours assez obscure.