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lui. On la trouve dans les animaux qui ont les deux rangées de dents, qui n’ont pas de cornes sur la tête et qui sont fîssipèdes. Quand la graisse et le suif sont en quantité modérée dans les animaux, ces matières contribuent à leur santé et à leur force ; en quantité trop grande, elles leur nuisent. Si tout le corps n’était que graisse, il serait insensible, et il périrait bien vite. Les animaux trop gras vieillissent plus rapidement ; ils sont généralement peu féconds, parce que la portion de sang qui devrait se convertir en liqueur séminale a tourné à la graisse, d’où ne sort presque aucune excrétion.

Telle est la théorie aristotélique sur la graisse.

Écoutons encore ici la science actuelle, comme nous venons de l’écouter sur le sang. D’abord, elle a adopté tout ce qu’a dit Aristote, sans insister peut-être autant que lui sur la distinction, très réelle pourtant, de la graisse et du suif. Pour nous aussi, la graisse est un des nombreux produits du sang ; elle est le résidu des matières non consumées dans le corps de l’animal par