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puis le temps où la physiologie grecque essayait ses pas chancelants.

Mais, d’abord, il faut reconnaître que le philosophe ancien a compris le rôle général du sang comme nous le comprenons maintenant. Pour nous, comme pour lui, le sang reste le fluide nourricier ; et quelque avancées que soient dans notre siècle la chimie organique, l’anatomie et la physiologie des artères et des veines, du poumon et des vaisseaux lymphatiques et chylifères, nous ne pensons pas autrement qu’Aristote sur le but dernier et la cause finale de tout cet étonnant mécanisme. Mais si nous en savons infiniment plus que lui, un jour viendra, ne l’oublions pas, où nos successeurs en sauront infiniment plus que nous, parce que « l’intelligence de l’homme, comme le dit Pascal, se lassera plus tôt de concevoir que la nature de fournir », ou, comme le dit Agassiz, parce que « la nature cache d’inépuisables richesses dans l’infinie variété de ses trésors de beauté, d’ordre et d’intelligence. »

Pour Cuvier, à l’ouverture de ce siècle, le sang, observé sur le vivant, est un liquide