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la sienne par le travail successif de la bouche, des dents, de l’œsophage et de l’estomac, où le sang se forme pour nourrir toutes les parties du corps, grâce à l’action du cœur et des veines.

Aussi, Aristote croit-il devoir faire l’analyse minutieuse de ce liquide, et il la pousse aussi loin que le permettaient des connaissances chimiques encore bien vagues. Le sang se compose le plus ordinairement de fibres, qui, plus ou moins abondantes, font qu’il peut se coaguler, ou qu’il se coagule imparfaitement. Trop aqueux, le sang rend l’animal timide ; plus fibreux, il lui communique énergie et courage ; témoins les taureaux et les sangliers. Outre les fibres, le sang contient de la lymphe en plus ou moins grande quantité.

Ce début de la chimie organique est bien remarquable, tout imparfait qu’il est ; il convient d’y arrêter notre attention quelques instants. Aujourd’hui, on en sait long sur la composition du sang ; et en partant de l’état actuel de la science, nous mesurerons aisément tout l’intervalle qu’elle a parcouru, de-