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considérer les êtres dans ce qu’ils sont en eux-mêmes, c’est-à-dire dans leur essence et leur organisation, et non dans leur matière, comme le faisaient les premiers philosophes, avant que Démocrite et Socrate n’eussent imprimé à l’étude de la nature une direction meilleure, en cherchant à bien définir les êtres.

A ce point de vue, Cuvier n’est encore que l’écho du naturaliste grec, quand il déclare que la forme du corps vivant lui est plus essentielle que sa matière (Règne animal, tome I, p. 11, édit. de 1829) ; et quand il divise les animaux en quatre types selon leur organisation intime, et qu’en dépit des éléments matériels, il fait rentrer les crustacés dans l’embranchement des mollusques.

Ces trois règles excellentes doivent toujours faire loi, et l’on ne s’en écarte qu’au risque d’inévitables faux pas.

Au-dessus de ces règles et en dehors d’elles, voici une théorie très vraie et très profonde, que la science de notre époque ferait bien de recueillir, et qui devrait toujours lui servir de flambeau. Sur le point d’aborder une étude qui était non seulement toute neuve pour la